Tribune : Maintenir un soutien puissant pour l’enseignement français à l’étranger et les classes moyennes malgré les crises

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Après la crise sanitaire et l’invasion russe de l’Ukraine, la France fait face à un double défi : le nécessaire rétablissement de nos finances publiques et l’inflation mondiale galopante. Le budget des bourses scolaires pour l’enseignement français à l’étranger s’est trouvé pris en étau entre ces deux forces contraires.

 

Protéger tous les Français pendant et après la crise sanitaire 

Pendant la crise, les Français de l’étranger ont été pleinement soutenus. Le Gouvernement a instauré en avril 2020 un plan historique de soutien social, éducatif et sanitaire de plus de 200 millions d'euros. Il comprenait notamment une augmentation des aides sociales, des bourses scolaires et le soutien aux établissements de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

Le Gouvernement a ainsi protégé les Français de l’étranger les plus vulnérables, pris en compte les baisses de revenus des parents d’élèves en 2020 dans le calcul des bourses et assuré une continuité pédagogique dans nos lycées français.

Pour aider la France à se relever de cette crise, le président de la République a déployé un plan de relance exceptionnel de 100 milliards d’euros. Ce plan a été un succès. Il a protégé les Français du chômage, empêché notre économie de tomber dans la récession et accéléré les transitions écologique et numérique.

 

Rétablir nos finances publiques malgré le contexte inflationniste mondial

Le plan de relance ayant atteint ses objectifs, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé la fin de la politique du “Quoi qu’il en coûte” et décidé de geler 6 % des crédits du budget de 2023, afin de réduire l'endettement et le déficit public de la France.

Tout parti de gouvernement, sensible à la question du désendettement, le comprendra. Les candidats du parti Les Républicains (LR) en 2017 et 2022 avaient d’ailleurs fait sur ce sujet des promesses électorales extrêmement ambitieuses, voire démagogiques. Il y a quelques jours, Philippe Juvin, député LR, nous rappelait encore dans une tribune que “réduire la dépense publique était une obligation de compétitivité, de paix intérieure et de souveraineté”.

À ces contraintes budgétaires nationales s’est ajouté un contexte géopolitique instable. La guerre russe en Ukraine a fait grimper les prix de l'énergie et des denrées alimentaires et aggravé les tensions inflationnistes mondiales. Le gouvernement a été transparent sur les conséquences qu’aurait la guerre sur les économies française et mondiale. Malgré les effets qui se font à présent ressentir, les Français continuent de soutenir l’action solidaire de la France vis-à-vis de l’Ukraine.

 

Sécuriser des crédits supplémentaires pour notre enseignement français à l’étranger

Le budget de l’enseignement français à l’étranger, comme tous les autres, s’est trouvé pris en étau entre ces deux forces contraires. L’AEFE a ainsi dû attendre la fin du mois de juin 2023 pour clarifier ses besoins budgétaires pour les bourses scolaires, en raison des incertitudes liées à l’évolution de l’inflation mondiale. Olivier Becht, ministre délégué chargé des Français de l'étranger, est parvenu à obtenir une hausse de 13 % des crédits par rapport à ceux qui étaient disponibles.

Malgré cela, l'AEFE a dû augmenter la Contribution Progressive de Solidarité (CPS)[1] de 5 points, dégageant ainsi 3,3 millions d'euros. Cette mesure, bien que difficile, est équilibrée et nécessaire au vu du contexte économique. Le candidat LR aux élections sénatoriales des Français établis hors de France tente de la caricaturer et de l’isoler, accusant le gouvernement de laisser tomber les classes moyennes.

Contrairement à la caricature qui en est faite, cette mesure a été prise en mettant les Français qui seraient impactés au cœur de nos préoccupations. Elle est proportionnée, car elle ne touche pas la majorité des familles boursières, celles qui ont une quotité de 100 % (environ 50 % des boursiers, soit 12 500 élèves), nécessaire, car le rétablissement de nos finances publiques est une priorité nationale, et dégressive, car la CPS est minorée pour les familles ayant une quotité de bourse jusqu’à 80%.

 

Investir massivement pour tous les Français de l’étranger, dont les classes moyennes

L’augmentation de la CPS ne doit pas être isolée de la politique globale conduite en faveur de l’enseignement français à l’étranger. Ce gouvernement a ouvert le financement des aides pour toutes les familles ayant recours à un accompagnant d’élèves en situation de handicap, boursières ou non. Un demi-milliard d’euros est consacré à l’enseignement français à l’étranger, en ligne avec les engagements du président de la République de développer notre réseau.

Protéger les classes moyennes a été le fil rouge de l’action du gouvernement pour les Français de l’étranger depuis 2017. Il a modernisé nos services publics, grâce notamment au service France consulaire, augmenté pour la première fois depuis 30 ans les effectifs du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, simplifié la vie des retraités à l’étranger, permis des avancées en matière d’imposition et de prélèvements sociaux et aidé les entrepreneurs français à l’étranger.

Gouverner, c'est aussi devoir agir en responsabilité, pour pouvoir continuer de financer des politiques publiques en faveur de tous les Français de l'étranger. Avec la liste “Majorité présidentielle et indépendants pour les Français de l’étranger”, nous souhaitons conserver ce juste milieu entre une gauche qui se bat entre deux courants : dépenser sans prendre en compte les contraintes budgétaires ou ne rien dépenser du tout pour des expatriés considérés comme des nantis, et une droite qui promet aux électeurs à la présidentielle des coupes, parfois drastiques, qu’elle dénonce pendant la législature.

Nous croyons en une politique solidaire et responsable qui permet de préserver notre capacité à investir et à actionner les filets de sécurité à chaque fois que c’est nécessaire, où que vivent les Français qui en ont besoin.

 

[1] La CPS diminue la quotité théorique de bourse attribuée aux familles, bénéficiant d’une quotité partielle.